Le Coupé-décalé est plus qu’une danse. Ce concept qui a vu le jour en Côte d’Ivoire, bien qu’il ait un aspect musical, a aussi un impact sur les habitudes.
Le Coupé-décalé n’est pas prêt de mourir !
La chanteuse franco-ivoirienne Teeyah disait : « Et coupé et décalé, coupé-décalé ». En entendant Coupé-décalé, on pense immédiatement à cette chanson de Teeyah, mais également à Douk Saga. Il fut l’un des créateurs de ce concept, avant de disparaître tragiquement en 2006.
En 2003, Douk Saga et ses amis de la Jet Set Ivoirienne faisaient le tour des clubs de la banlieue de Paris pour faire connaître ce concept.
En traduction littérale, Coupé-décalé vient du nouchi (argot ivoirien) avec les mots « couper » qui signifie « escroquer » et « décaler » qui veut dire « fuir ». Ce concept va donc être une source d’inspiration et faire rêver beaucoup de jeunes. C’est un mélange de nombreux styles musicaux africains dont la musique congolaise.
Dans ce genre musical, il est question de frime, d’argent et de boîtes.
Africolor a récemment organisé une conférence intitulée : « Le coupé-décalé est-il féministe ? », à laquelle nous avons assistée et nous avons trouvé légitime de dédier un article à ce concept sur Oleku.
L’histoire et les fondamentaux de ce concept ont été retracés lors de cette conférence.
Voici 10 choses à savoir sur le Coupé-décalé :
L’art de frimer, c’est là toute la substance du mouvement Coupé-décalé.
Au début, ce concept recommandait d’escroquer et de s’évanouir dans la nature, comme l’a précisé le journaliste Soro Solo.
Le Nouchi était le langage le plus utilisé dans ce mouvement : ils utilisaient les termes comme faro-faro ou l’art de faire son malin.
Douk Saga, philosophe du corps et de l’esprit, propulsa le mouvement coupé-décalé à Paris et Abidjan.
Le Coupé-décalé est intrinsèquement lié à la prodada. La prodada consiste à se faire voir avec des vêtements de marque.
Le travaillement, est une manière d’obtenir une meilleure charité pour soi-même. Certains artistes du concept, pendant leurs prestations, distribuaient des tonnes de billets de banque à d’autres artistes.
Douk Saga disait souvent : « Au-dessous d’une montagne, il y a toujours un sommet ». Cela veut simplement dire qu’il faut toujours se donner à fond dans ce qu’on fait.
Douk Saga disait aussi : « Parmi les champions, il y a toujours un champion ». Et cette phrase sous-entend que malgré qu’il soit le numéro 1, il n’a pas le droit de dormir sur ses lauriers. Il doit toujours se battre pour demeurer le boss.
En animant, le coupé-décaleur doit faire des éloges aux personnes qu’il considère comme valeureuses : « Faire des atalakus ». Comme les griots mandingues, le coupé-décaleur reçoit de l’argent contre ses éloges.
La Société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes « SAPE » a aussi une place de choix dans le mouvement Coupé-décalé. S’habiller chic montre qu’on est riche et qu’on a le pouvoir.
Source : Lekoteba.mondoblog.org