La flotte présidentielle dans beaucoup de pays est l’un des sujets principaux de l’opposition au régime en place. Cette dernière dévoile souvent des gaspillages et des choix coûteux qui relèvent plus de caprices personnels que de critères pratiques. L’Afrique n’est pas épargnée par ces procès. Malheureusement, quand, par le jeu de changement politique, les « Chevaliers blancs » de la démocratie arrivent au pouvoir, le plus souvent, ils s’adonnent rapidement aux excès qu’ils critiquaient il y a peu.
Pourquoi un avion présidentiel ?
Les pays d’Afrique ont des relations et des coopérations internationales variées, depuis au moins 20 ans. Les présidents n’ont plus des voyages qui se limitent à l’Europe. La majorité des présidents se rendent souvent en Asie, surtout en Chine, au Moyen-Orient ou également en Amérique. Au pouvoir, l’avion présidentiel est bien indispensable. Il doit être fonctionnel pour permettre aux présidents et à leurs équipes de pouvoir travailler et d’échanger partout dans le monde avec qui que ce soit ; cet avion devrait avoir du confort pour que les utilisateurs puissent se reposer, prendre une douche, et se changer ; il devrait également être fiable, sécurisé et en parfait état. Pour finir, il est la vitrine du pays.
Quels avions ?
Il s’agit habituellement des avions de ligne réformés type Boeing ou Airbus. Par exemple, un A320 offre 90 mètres carré d’espace utile, les A340 ou A330 offrent plus de 200 mètres carré et l’A380 atteint les 400 mètres carré. Le mythique Air Force One des États-Unis est un Boeing 747 qui a subit des modifications. En ce qui concerne les compagnies Dassault et Mc Douglas, les avions d’affaires sont leurs spécialités. On peut voir dans leur catalogue des modèles très complets et luxueux. Côté aménagement, il y a des avions qui possèdent des chambres, des douches, une cuisine, des bureaux, mais également des leurres antimissiles, et des coques blindées. Ce sont des avions que l’on peut ravitailler en plein vol.
Vous verrez à la suite de cet article les avions dans lesquels voyagent les présidents africains.
Algérie
La présidence de l’Algérie a fait l’acquisition d’un Airbus A340-500 en 2009, pour une valeur de 218 millions d’euros. Avec l’état de santé actuel du président Bouteflika, l’avion n’a été utilisé qu’une trentaine d’heures.
Tunisie
La chute du président Ben Ali a révélé l’achat d’un Boeing 737-BBJ et surtout d’un Airbus A340-500 d’une valeur estimée à 94 millions d’euros. Ce dernier est un quadriréacteur très puissant dont la pièce VIP a été aménagée par Louis-Vuitton avec tout le luxe possible.
Afrique du Sud
C’est certainement l’une des affaires les plus chaudes actuellement. Avec l’achat d’un avion d’une valeur de 250 millions de dollars, le président Jacob Zuma a déclenché la colère de l’opposition. L’avion est capable de transporter 30 personnes et il est muni d’une salle de conférence, d’une chambre à coucher et d’une salle de bain. Il est en mesure de faire une distance de 14 000 km sans ravitaillement.
Niger
Au cours de l’année 2014, le gouvernement a cédé l’avion présidentiel qui était là depuis les années 1970 et a acheté un Boeing 737-700 d’un montant de 30 millions d’euros. Des polémiques ont surgi après son acquisition, l’opposition a reproché au président Issifou Mahamadou de dépenser de l’argent alors que le pays fait parti des plus pauvres du monde et que le pays est sous la menace d’une famine.
Mali
L’acquisition d’un jet de luxe (28 millions d’euros) en prétextant que l’ancien avion ne répondait plus aux normes techniques, a déclenché la colère de l’opposition. Cette dernière a attiré l’attention sur le fait que le Boeing présidentiel a été révisé en 2012, à Miami, et qu’il a encore des papiers en règle.
Côte d’Ivoire
Juste après son arrivée au pouvoir, le présent Alassane Dramane Ouattara (ADO) a informé que la flotte présidentiel serait changée. Après quelques mois, il a acheté un Boeing 727 en précisant qu’il allait en acheter un second. Il a aujourd’hui plus d’une dizaine d’appareils, dont plusieurs Gulfstream, un Airbus et un hélicoptère. C’est bien plus que les deux Air Force One du président des États-Unis.
Tchad
Le président Idriss Déby est en mesure d’utiliser 4 différents avions (deux Boeing B737 et B767) un Hawker et un ATR-24. Le Boeing Business Jet est un joyau de technologie et il a été vraiment aménagé. Idriss Déby achète aussi des hélicoptères et lorsqu’il emprunte les voies terrestres, il utilise des Hummer ou GMC à l’instar du président Obama, et parfois de très puissants Toyota V8.
Sénégal
Le président Macky Sall marque la différence avec ses choix dans cette liste des excès de présidents. Il a cédé l’ancien avion présidentiel et ne fait usage que d’un unique avion, l’Airbus A319 qu’Abdoulaye Wade, son prédécesseur avait acheté depuis 2010.
Les avions présidentiels restent des moyens de déplacement normaux dans un monde moderne où, les échanges internationaux et les liens d’affaire ont un réel impact sur l’évolution des pays. Néanmoins, des effets inverses peuvent être produits à cause des excès, en alimentant les doutes des interlocuteurs.
