Les cubes de bouillons ont une réussite sans faille dans le monde. Les multinationales Nestlé ou Unilever se sont invitées en Afrique à la faveur de leurs techniques de marketing. Rapidement, leur exaltateur d’arôme s’est retrouvé dans les mets de toutes les femmes. Plusieurs marques locales ont donc vu le jour. Elles sont rentrées dans ce domaine assez bénéfique, variant ainsi l’offre et aujourd’hui une concurrence grave sur les coûts. Les morceaux de bouillons en poudre sont vraiment économiques et ils ont une saveur agréable. Néanmoins, présentent-ils un risque pour l’organisme humain ?
Les raisons de sa réussite
Un article de l’ONG Swissaid informe en 2012 sur la création d’une nouvelle usine de fabrication de cubes Maggi à Kinshasa par le groupe Nestlé. En Afrique, il s’agissait de la 29e du même genre et comme celles de Dakar, d’Abidjan, d’Accra ou de Lagos, elle s’est mise à fonctionner à temps plein.
Créé par Julius Johannes, en Suisse, en 1887, Maggi est devenu un produit célèbre sur ce continent. Il est d’ailleurs plus commercialisé en Afrique qu’en Europe. La Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Congo et Bénin sont les consommateurs numéro un. Les spécialistes pensent que les femmes de ces pays ne sont plus en mesure de cuisiner les recettes traditionnelles sans ajouter la petite quantité de « Maggi ».
On peut noter qu’il y a deux éléments essentiels à cette réussite. Le premier, c’est un harcèlement publicitaire répétitif sur les ondes radio, à la télé, mais aussi dans tous les petits commerces, même les plus éloignés. Le second élément est le prix bas de cet exaltateur d’arôme qui permet de croire que l’on consomme du poisson, de la volaille, des viandes rouges ou des légumes sans dépenser de sous. Dans des foyers où le pouvoir d’achat est faible, le bouillon de cube s’est imposé comme un compensateur efficace. Le bouillon de cube a finalement séduit toutes couches sociales.
Quels ingrédients ?
Si le bouillon en cube fascine les papilles qu’en est-il de l’organisme ? Que peut bien être la composition de ces produits spéciaux ? On y retrouve confusément des ingrédients dont le nom est vraiment compliqué a prononcé : du glutamate monosodique, du guanylate disodique, de l’inosinate disodique et bien d’autres exaltateur d’arôme. Il faut remarquer que dans plusieurs États où la législation est permissive, la liste des ingrédients n’est pas affichée sur l’emballage. Malgré tout, il y a une indication qui apparaît habituellement sur les emballages. C’est la suivante :
« Ne mettez pas de sel, il est remplacé par ce produit ».
Les dangers pour la santé
Beaucoup plus de nutritionnistes africains ont essayé d’éviter l’utilisation excessive de ces produits. En 2010, au Mali, il y a eu un atelier consacré aux « Dangers liés aux exaltateur d’arôme » qui s’est déroulé au Centre International de Conférence de Bamako. Il y avait des spécialistes (vétérinaires, chercheurs universitaires, médecins…), mais également des représentants du Ministère de la Santé, des laboratoires de santé et des agences en charge de la sécurité des aliments. Leurs conclusions sont indiscutables ; elles ont dévoilé que les petits cubes font du bien au goût et pourraient être à la base des troubles cardiaques, de l’hypo ou de l’hypertension, des maladies gastriques, des troubles du comportement chez l’enfant, un gonflement de la prostate, la maladie de Parkinson ou celle d’Alzheimer… Ils sont également capables de réduire la libido, de provoquer des saignements et des infections uro-génitales.
Ce rapport n’avait jamais été publié. On imagine que l’industrie agroalimentaire a trouvé le moyen d’avoir le dernier mot sur les ministères. Dans le même temps, la population d’Afrique consomme de plus en plus les exaltateurs d’arôme et a fait une croix sur sa culture culinaire.