Le gouvernement zambien a interdit au chanteur congolais de rumba, Koffi Olomide, de se produire dans le pays, en raison de plusieurs accusations portées contre lui. Ces accusations portent sur des agressions sexuelles sur ses danseuses, leur enlèvement et leur emploi sans permis valide en France.
Koffi, qui se produit régulièrement en Zambie, devait donner deux concerts à Lusaka et à Kitwe ce mois-ci. L’interdiction fait suite à un appel de l’ambassade de France en Zambie, qui a demandé aux autorités locales d’arrêter Olomide s’il se rendait dans le pays d’Afrique australe.
L’appel a été salué par des responsables zambiens qui, par l’intermédiaire du ministre de l’Orientation et des Affaires religieuses, Godfridah Sumaili, ont déclaré dans les médias locaux que le chanteur serait arrêté à son arrivée.
L’interdiction d’Olomide a également été saluée par le lobby national des femmes de Zambie (ZNWL), qui a déclaré que le chanteur devrait laver son nom avant de se produire dans le pays. « Nous croyons, comme beaucoup de Zambiens que Koffi Olomide devrait d’abord se débarrasser de toutes ces accusations portées contre lui avant qu’il ne puisse se produire sur le sol zambien », a déclaré le ZNWL.
« Il est triste de constater que l’illustre carrière musicale de Koffi Olomide a été entachée par des accusations de violations des droits de l’homme et d’abus, en particulier à l’égard des femmes, dont il a la garde en tant qu’employeur. En 2016, Olomide a été filmé en train d’agresser une de ses danseuses à l’aéroport international Jomo Kenyatta de Nairobi. Il a été expulsé avant de pouvoir tenir son concert dans la capitale kényane. Nous avons regardé des images de l’incident malheureux dans lequel Koffi Olomide a physiquement agressé une danseuse au Kenya, un incident qui a entraîné son interdiction temporaire de se produire en Zambie et dans de nombreux autres pays. Ce qui est pire, c’est que de toute évidence, Koffi Olomide ne semble pas être touché et n’a pas de remords, alors que les informations sur son comportement violent et abusif continuent de défrayer la chronique », a déclaré le ZNWL.
Ce n’est pas la première fois qu’Olomide rencontre des problèmes en Zambie. En 2013, il avait agressé un photojournaliste et avait fui par la frontière pour éviter une arrestation. Il a également été retiré de la liste des artistes qui devaient se produire au Chester Dean Arena de Lusaka, lorsque la vidéo de 2016 est devenue virale.
Il a été pris dans des controverses similaires dans son pays d’origine, la RDC. En 2001, des policiers de Kinshasa avaient sorti Olomide de sa voiture et l’avaient fait marcher en public, après qu’il eut refusé de s’arrêter après ordre des agents. En 2008, il avait été accusé de violence sur un cameraman de la télévision nationale et d’avoir cassé sa caméra lors d’un concert dans la capitale, après lui avoir donné un coup de pied, suite à un désaccord sur les droits d’enregistrement. En 2012, Olomide avait agressé son producteur, Diego Lubaki, dans un hôtel de Kinshasa et avait été condamné à trois mois de prison avec sursis.
