Le ying et le yang… L’intrépide et le timide…
Le duo Laurent Gbagbo / Aboudramane Sangaré est fini. Complètement meurtri, l’ex-président ivoirien a dû se séparer définitivement de son grand allié et ami. Ces deux hommes ont longtemps lutté ensemble pour défense leurs idéaux communs. Cela a fait d’eux deux inséparables. Il faut retourner dans les années 1970 pour comprendre cette histoire d’amour entre ces deux compagnons de lutte.
Ils se sont rencontrés sur le campus de l’Université de Cocody à Abidjan. Et ce n’était pas un simple fruit du hasard, vu que tous deux sont vite devenus inséparables. Aboudramane Sangaré étudiait le Droit et Laurent Gbagbo entamait sa carrière d’enseignant en Histoire au Lycée classique d’Abidjan tout en continuant ses études universitaires.
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Ce qui rend leur amitié unique… Leur complémentarité !
En fait, Sangaré, calme et introvertie, s’accorde parfaitement avec Laurent, fougue et intrépide. Ils se considéraient comme des « jumeaux ». Ils ont bâti un lien que seuls leurs plus proches amis pouvaient comprendre. Puis, ils ont les mêmes idéaux.
Leur fraternité s’est un peu plus enracinée chaque année. Ils se sont retrouvés en France dans le cadre de leurs études, où ils ont brillamment décroché leurs doctorats en 1979.
« On voit qu’un ami est sûr quand notre situation ne l’est pas » !
Les rapports entre les deux hommes entre 1982 et 1988 est l’illustration parfait de cette citation de Cicéron. Durant ces six années, leur amitié a connu des épreuves terribles : Gbagbo était contraint à l’exil, ce qui entraîna leur séparation physique temporaire.
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Malgré la séparation, l’amitié va crescendo entre l’un et l’autre !
Plusieurs années après, pendant une lutte pour la promotion du multipartisme en Côte d’ Ivoire, les deux hommes ont fait un pacte secret avec les autres membres du groupe. C’est le « serment de Strasbourg » qui s’inspire de la légende de l’hydre de Lerne, dont la tête amputée se régénère sans cesse.
Gardien du temple, ambassadeur de la vision du FPI !
Fidélité, loyauté et intégrité !
Qui de mieux pour faire honneur à ces valeurs que l’homme de main du couple Gbagbo à la tête de la Côte d’Ivoire !
Celui qu’on surnomme « Le gardien du temple » s’est donné corps et âme pour sauvegarder les intérêts du parti. Et il n’a pas baissé les bras, même après l’incarcération de Laurent Gbagbo et sa femme en 2011. Cet homme a, après la relaxe de Simone Gbagbo en août 2018, réaffirmé son soutien à l’ex-première Dame, au nom de l’amitié nouée avec son époux.
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C’est encore lui qui a cru en la libération de son compère, le jour venu !
Rien ne pouvait séparer ces « deux frères », si ce n’est la grande faucheuse. Aujourd’hui, après 48 ans « d’amitié », que dis-je, « de fraternité », la mort a séparé Gbagbo et Sangaré. Ce fut 48 années de joies, de peines, d’amour, de luttes, de combats acharnés entre « Sang » (ndlr : comme Laurent appelait affectueusement son ami) et Gbagbo. Néanmoins, la mort n’arrête pas l’amour, dit-on. Ainsi, cette amitié demeure toujours réelle dans le cœur.
