Il a posté cette photo prise le jour de son admission à l’Université de Lagos, UNILAG en 1998 et a écrit :
« Retour sur ma journée d’inscription à Unilag 1998. Le jour de la gloire qui est devenu un jour de disgrâce » !
Nous avions cette petite télé en noir et blanc sans marque qui n’avait jamais montré d’images stables… Nous avons toujours dû la gifler pour qu’elle marche correctement et après chaque grosse claque, elle ne marchait correctement que pendant 20 minutes ! Cela m’exaspérait !
Un dimanche, j’ai frotté de l’huile d’onction et Alléluia, le « skoin-skoin » de cette télévision de la taille d’une boîte à outils a cessé et j’avais eu droit à une image parfaite toute la journée, (seulement ce dimanche-là) ! Et là, il y avait une publicité pour une audition : on avait besoin de nouveaux jeunes acteurs et actrices pour jouer dans la série familiale la plus populaire de l’époque. J’étais tout EXCITÉ. J’ai noté l’adresse, et le lendemain (lundi), je suis allé à leur bureau à Ikeja, j’ai payé 2000N pour l’audition et j’ai eu les dates.
L’audition tombait le même jour que mon admission à l’Unilag. Avant même d’obtenir mon matricule, je devais poser dans une robe, je ne pouvais pas me le permettre. J’ai ensuite foncé à Ikeja avec mon meilleur ensemble sur le dos (chemise à carreaux de mon père, mon meilleur pantalon en denim, et mes baskets Yaba-Aba-made. Quand je les ai enlevés, il y avait une affreuse odeur.
J’étais sur le lieu d’audition de 10h à 19h en attendant mon tour. Honnêtement, je n’ai pas été dérangé par la longue attente… Je voulais être sur ce spectacle, car j’avais besoin d’argent, du coup de pub que cela pouvait m’offrir et bien sûr du travail. C’était à moi d’y aller, et j’y suis allé, gonflé à bloc.
Ils ont appelé 10 d’entre nous et quand il était temps de prester, je les ai cloués. Cependant, il y avait un célèbre acteur sur le podium qui me regardait avec dédain. Il a soudainement commencé à me questionner, peut-être qu’il voulait me ridiculiser ou me renvoyer, mais j’étais prêt à l’affronter.
Il m’a regardé droit dans les yeux et m’a dit : « Vous ne le ferez jamais dans cette industrie, vous n’avez aucun talent et vous êtes venu ici juste pour nous faire perdre notre temps, vous voudriez que nous vous donnions la chance d’apparaître à l’écran. Quelle honte » ! Je pensais qu’il lisait un script. Ensuite, on m’a juste renvoyé.
D’autres gars essayaient de me consoler, mais je suis parti complètement brisé. Je devais quitter Ikeja pour Yaba. J’ai pleuré tout le long du trajet du retour.
Tu connais mon nom, pas mon histoire !
J’ai entendu ce que j’ai fait, mais pas ce que j’ai vécu !
