Comme à son habitude, B2oba fait les unes. Le 13 octobre prochain, le rappeur montera sur scène pour marquer l’histoire à l’U Arena. Le 9 octobre, il a reçu sa sentence après sa rixe contre Kaaris (même s’il n’était pas présent). Et sur les réseaux sociaux, on le voit souvent lancer des piques à ses concurrents ou aux nouveaux venus dans le rap. Avec son grand sens de l’entertainment, Booba fait souvent oublié au public l’homme qu’il cache derrière l’artiste. En 20 ans de carrière et après une surexposition médiatique rare ou unique dans l’histoire du rap français, beaucoup ne connaissent pas vraiment Elie Yaffa.
Mais ceux qui le connaissent vraiment, parle de lui comme quelqu’un de calme, observateur et doux. Cette image est complètement à l’opposé de l’image du « mauvais garçon » qu’il renvoie et qu’il est en certaines circonstances. Ce ne serait pas juste de limiter l’artiste à l’une ou l’autre de ces deux facettes. Ou encore, ce serait une erreur de le limiter à une hypothétique opposition entre ces deux aspects d’une seule personne. Le Duc est un humain complexe et profond, comme on peut le remarquer à travers ses lyrics.
Celle qui est le plus à même de nous parler de l’homme, c’est peut-être Anne Cibron. Elle est juriste de formation et manageuse de Booba depuis plus de 20 ans. Elle connaît Booba mieux que quiconque. Anne n’est plus à présenter, elle fait incontestablement partie des plus grands talents du game français. Elle a récemment accordé une interview au journal Le Parisien pour parler de son ami et client. Elle parle de l’artiste sous toutes sortes d’aspect et à propos de son actualité troublée.
À propos de la bagarre d’Orly :
« 18 mois avec sursis pour une bagarre, c’est une punition sociale et médiatique » .
« J’oscille entre tristesse et colère, parce qu’on a bossé dur pour anoblir le rap et que cette baston stupide a permis à quelques bonnes et blanches âmes de nous renvoyer à la “case barbare ».
« Les incarcérer, alors qu’ils avaient toutes les garanties de représentation, c’est ce que j’appelle une décision BFM ».
« Au pays de la reproduction sociale, Booba s’est affranchi de toutes les assignations, il a sans se renier pulvérisé tous les plafonds de verre. C’est peut-être ça qui lui est reproché. Il n’est pas resté à la place que la société française concède aux gens comme lui, il n’a pas joué le jeu de l’assimilation ou celui du trublion utile et il le paie ».
À propos des clashs sur Instagram :
« Il ne peut pas rester à la porte de cette cour de récré. C’est plus fort que lui. À la différence de beaucoup d’autres, moins neuronés, il appréhende ça comme un jeu ».
« Il a produit et lancé des tas de rappeurs. S’il exécrait la concurrence, pourquoi la créerait-il » ?
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Sa vie de millionnaire :
« L’ego n’empêche pas l’humilité. Il mène une vie de millionnaire, mais ses potes sont les mêmes qu’il y a vingt ans. Le succès n’a pas impacté sa personnalité. Pour beaucoup d’autres, en revanche, la notoriété produit l’effet d’un AVC : ils ne s’en remettent jamais vraiment ».
Sa personnalité :
« Le système le blesse, mais il s’en est extrait, il s’est construit hors cadre. C’est une espèce d’anar qui n’aspire ni à convaincre ni à rassurer. Il exprime sa vérité sans filtre ».
Le sexisme :
« Il m’a choisie pour le représenter sans hésitation liée à mon genre, rétorque la manageuse. Pour être l’une des rares femmes du métier, j’ai forcément une posture féministe et je vous assure qu’au chapitre des offenses graveleuses, les cols blancs de l’industrie du disque supplantent largement les rappeurs ».
Ses textes :
« Quand j’ai commencé à collaborer avec Booba, j’ai retranscrit ses textes pour les déposer à la Sacem (la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) et là, face à ces figures de style, ces mots réinventés, j’ai éprouvé un pur choc littéraire. J’ai rencontré un artiste ».
Source : Rapunchline.fr
