Ce dimanche à Koumassi, Jeannot Ahoussou-Kouadio, président du Sénat ivoirien, a demandé l’ouverture d’un dialogue franc entre les partis du RHDP. Le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) est la coalition au pouvoir, avec à sa tête le président Ouattara. Cet appel intervient après le retrait d’un grand allié, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).
M. Ahoussou-Kouadio a déclaré : « J’appelle à l’ouverture d’un dialogue franc entre tous les partis membres du RHDP. Un dialogue sincère : oui, rien n’est impossible ». C’était à l’occasion d’une journée d’hommage au maire de Koumassi, Raymond N’Dohi, à l’espace Inch’Allah.
M. Kouadio considère qu’il est urgent pour ces partis de faire leurs « autocritiques pour ne pas tomber dans le manichéisme des extrêmes ». Pour lui, ils doivent parler « autrement pour forger positivement l’opinion des Ivoiriens vers la paix ». Cela doit ainsi permettre d’améliorer l’offre politique.
De son côté, le PDCI veut que le successeur d’Alassane Ouattara vienne de son rang. Rappelons que ce parti est un grand allié du Rassemblement des républicains (RDR), le parti du président Alassane Ouattara. Aussi, précisons que le RDR est membre du RHDP. Seulement, les autres partis ne voient les choses de la même façon que le PDCI.
Au final, le PDCI a choisi de se retirer de la coalition présidentielle. Le parti avait pourtant décidé d’examiner son adhésion ou non au Parti unifié RHDP, à son prochain congrès prévu après la présidentielle de 2020.
Une séparation après 13 ans de coalition !
M. Kouadio a dit : « Je respecte les positions de certains de mes frères de mon parti et des autres partis. Ils appellent incessamment à une séparation de 13 ans de mariage. Séparation sans préavis, je dis non, regardons ce que nous pouvons encore reprendre ».
Il a ensuite exhorté : « Les dirigeants des partis politiques qui se réclament de la philosophie de Houphouët-Boigny au sursaut. Mais aussi, il les a invités à plus de patriotisme pour penser collectif (…) afin de ne pas laisser détruire tant d’années de sacrifices consacrées pour construire la paix et la réconciliation nationale ».
Le président du Sénat ivoirien est un cadre du PDCI. Il a laissé entendre : « Le président Henri Konan Bédié (leader du Pdci) et Alassane Ouattara, viennent de la même école politique. L’école de Félix Houphouët-Boigny, l’école des bâtisseurs des Nations. Ils ne peuvent en aucune manière écrire l’histoire en l’envers ».
Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara doivent conduire la Côte d’Ivoire au développement ensemble !
Il a continué en disant : « Quel que soit ce qui semble les opposer aujourd’hui, nous avons le devoir de les aider, de les accompagner pour préserver l’entente et la concorde entre eux ». Pour lui, ces « deux co-pilotes du navire Ivoire, à travers le RHDP ont permis le retour de la Côte d’Ivoire sur le chemin du développement ».
Mais le PDCI et ses ex-alliés ont démarré cette course aux municipales et régionales prévues le 13 octobre 2018 en adversaires. C’est une preuve de la séparation entre l’ex-parti unique et la coalition présidentielle.
Le Parti unifié, RHDP courtise Raymond N’Dohi, premier magistrat de la cité et sénateur du District d’Abidjan. Il est le candidat à la mairie de Koumassi pour le compte du PDCI. Il reste serein : il ne quittera pas, après 17 ans à la tête de la commune. Et il a promis de laisser « un développement de distinction ».
Il a dit face à la population : « Je reste à la barre avec vous ». Pour lui, leur participation massive à cette journée d’hommage est une « réponse à ceux qui clamaient dans les bureaux feutrés que plus personne n’était derrière N’Dohi. Ceux qui disaient que c’en était fini pour lui et ceux qui maladroitement pour soutenir leurs ambitions disaient que N’Dohi a trop duré, il doit partir ».
L’épouse de l’ex-président ivoirien Henri Konan Bédié, Henriette Bédié était l’invitée spéciale de cette journée d’hommage au Sénateur-maire, Raymond N’Dohi. Avec la participation de cette personnalité à la journée, on peut deviner que N’Dohi a le soutien de la tête du PDCI.