La France a pu décrocher son deuxième sacre mondial, après avoir battu la Croatie 4-2 à Moscou, suite à une belle finale, avec beaucoup de buts et surtout en émotions contrastées. La Croatie s’était battue comme un beau diable avant d’être à bout de souffle au milieu de la seconde période.
Les Bleus sont champions du monde. L’équipe française a pu venir à bout d’une équipe Croate pleine de détermination, mais avec un peu moins de sérénité face aux buts, au terme d’une finale un peu moins maîtrisée que le grand tournoi qu’elle nous a offert. Avec la rencontre que nous avons vue, le score de 4-2 ressemble quelque peu à un hold-up, mais à un tel niveau du tournoi, un simple détail suffit à tout changer.
Le plus important est cette deuxième étoile que recevra la tunique bleue de l’équipe de France. Ils ont inscrit dans l’histoire en passant devant l’Angleterre et l’Espagne, en revenant à égalité avec l’Uruguay (vainqueur en 1930 et 1950) et l’Argentine (1978 et 1986). Ils ont participé à trois des 6 dernières finales de la Coupe du Monde. En 2006, ils avaient perdu face à l’Italie, mais cette année en Russie, ils ont décroché leur deuxième étoile après avoir obtenu la première en 1998 à domicile.
Didier Deschampsn capitaine de l’équipe championne du monde de 1998, est aussi le coach de cette équipe qui vient de gagner le tournoi, il va sans dire que cette victoire a un goût particulier pour lui. En effet, l’ancien milieu de terrain qui est sélectionneur des Bleus depuis 6 ans, a réussi à reconstruire une équipe solide après l’ouragan « bus de Knysna », en décrochant une qualif pour les quarts de finale du Mondial au Brésil en 2014, une qualif pour la finale de l’euro 2016, puis la victoire la plus importante en 2018 en Russie.
Les gagnants ont toujours raison !
Deschamps a surtout fait tous ses choix en ayant un seul objectif en tête : gagner la finale. Il a préféré s’engager dans cette aventure avec des jeunes susceptibles de s’entendre parfaitement, pour que ce mois de vie commune se passe de la plus belle des manières. Ses joueurs ont eu la préparation physique qu’il fallait afin d’être à leur top niveau, dans la seconde partie de la compétition. Il a su faire preuve d’un grand pragmatisme dans l’alignement de ses dispositifs, afin de donner le plus de chances possibles à son équipe de l’emporter. Cette équipe de France a été la cible de beaucoup de critiques après sa demi-finale maîtrisée contre la Belgique, où les Bleus, malgré leurs joueurs capables de faire du jeu ont verrouillé le match, après avoir marqué un but. Néanmoins, les gagnants ont toujours raison.
Une fois de plus face à la Croatie, l’équipe de France s’est montrée super réaliste. Suite à la cérémonie de clôture du tournoi animée par les vieilles stars du rap Will Smith et du ballon rond Ronaldinho, la Croatie avait choisi d’attaquer et de faire montre d’une grande détermination dès le début du match. Les poulains de Zlatko Dalic empêchaient littéralement les Bleus de faire leur jeu, au moyen d’un pressing très haut dans le camp français, forçant ceux-ci à perdre le ballon très tôt. Même N’Golo Kanté n’a pas été vu comme d’habitude.
Sur la première occasion que les Bleus ont eue d’approcher les buts croates, après un quart d’heure de jeu, Antoine Griezmann s’est montré très malicieux pour obtenir un coup franc bien placé. Après un centre enroulé de Griezmann, la tête malheureuse de l’attaquant croate Mario Mandzukic a dévié le ballon qui a fini dans son propre camp. Mario Mandzukic est ainsi devenu le premier joueur à inscrire un but contre son camp en finale de la Coupe du Monde. Premier coup du sort.
Un tir, deux buts !
Précisément 20 minutes après, il y a eu le deuxième but français. Précisons que la Croatie était revenue dans le match en revenant au score grâce à un but d’Ivan Perisic, sur un corner. Ensuite, ce même Peresic a touché le ballon de la main de sa surface de réparation et l’arbitre de la rencontre, l’Argentin Nestor Pitana, n’a pas eu d’autre choix que d’accorder un penalty après avoir visionné les ralentis sur la VAR. Antoine Griezmann a réussi a marqué le deuxième but français. À la pause, les statistiques indiquaient, 1 seul tir au but pour les Français, mais 2 buts au tableau d’affichage.
Les Croates sont tout de suite repartis à l’attaque avec la même intensité au retour de la mi-temps. Mais c’était pareil que le début du match, et comme tout le monde depuis un mois, ils n’ont pas vraiment réussi à mettre en danger la le bloc français compact et la solide défense française. Après 60 minutes de jeu, Pogba a adressé une frappe rageuse pour inscrire le troisième but des Bleus. Et 6 minutes après, le jeune Kylian Mbappé âgé de 19 ans, finissait le boulot en marquant le quatrième but sur un tir de loin.
Avant la fin de la rencontre, Hugo Lloris a encore pris un but gag qu’il n’oubliera pas facilement, même s’il est champion du monde. Mais le grand capitaine des Bleus avait fait un tournoi impeccable tout comme ses compagnons de la zone basse du terrain : Raphaël Varane et Samuel Umtiti en défense centrale, et Ngolo Kanté au milieu du terrain.
Prix de consolation pour Modric !
Il faut dire qu’aucun joueur offensif français ne s’est vraiment démarqué des autres. On a moins vu Antoine Griezmann par rapport à l’Euro. Kylian Mbappé a fait une saison en demi-teinte. À l’instar de Stéphane Guivarc’h en 1998, Olivier Giroud a fait une Coupe du Monde avec 0 but. Et vu que dans le foot mondial, on préfère distinguer les joueurs offensifs, alors le Croate Luka Modric a eu le trophée du meilleur joueur du tournoi, lui qui a sorti quelques beaux extérieurs du pied dans cette finale.
À voir cette finale de la Coupe du Monde, on comprend bien : 50 % des buts ont été inscrits consécutivement sur des balles arrêtées. Sur un penalty, on a fait recours à l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR), mais elle n’aura pas anéanti le débat quant aux décisions entérinées. Le vainqueur a eu le ballon moins de 40 % du temps.
Cette finale a bien reflété le tournoi, à un détail près : tous les favoris sont rentrés, les uns après les autres, plus tôt que prévu. Dans le grand stade Loujniki, les hommes de Didier Deschamps étaient les favoris de la rencontre, mais ils ont fait honneur à leur statut. Ce titre, les Français le célébreront jusqu’en novembre et décembre 2022, lors du Mondial qatari.
Source : Letemps.ch
