L’histoire de Marianne Faucou est un ensemble de faits bizarres qui, une fois rassemblés, constituent une réalité hors du commun. D’origine Corse, Marianne s’est installée au Mali depuis plus de cinq années, et elle est conductrice de taxi.
Attention… Femme au volant !
Marianne Faucou pratique le métier de conducteur de taxi à Bamako depuis 2011. Elle a été la première femme au volant d’un taxi de la capitale. Plus tard elle est encore l’unique femme à exercer dans ce domaine où il n’y a que des hommes. Malgré que ce soit un fait rare, la conductrice ne se laisse pas dérangé par ses clients ou par ses collègues sous prétexte qu’elle serait une femme. Elle a d’ailleurs donné son opinion avec ses explications :
« À ce que je sache, il n’y a pas de métier qui soit uniquement pour les hommes. Les hommes, également, ne me font pas savoir qu’il s’agit d’une affaire d’homme ».
Conduire à Bamako
Pour conduire dans la ville de Bamako, il faut avoir de bonnes compétences, de bons réflexes et surtout du caractère. Car dans la ville, il y a plusieurs mouvements, tant sur la route que sur le trottoir. Marianne est souvent agacée par ce désordre, et le moins qu’on puisse dire est qu’elle ne fait pas semblant. Les piétons qui traversent en désordre reçoivent des remontrances d’elle ; elle injurie les conducteurs qui s’arrêtent au beau milieu de la voie, et c’est pareil avec ceux qui tentent de forcer le passage.
En fin de compte, elle a trouvé sa place. Son visage, sa voix et son taxi ne sont plus inconnus dans Bamako. Qu’il s’agisse de ses clients habituels où des autres conducteurs de taxi, Marianne est connue de tous comme une bonne conductrice, et une qui ne fait pas d’accident. Awa Kassogué, une cliente qui sollicite souvent Marianne déclare :
« Je dirai même qu’elle roule mieux que les hommes » !
Un mari comme soutien
Elle a fait son arrivée à Bamako depuis sa Corse natale. Adama Konaté est son époux, il est un guérisseur traditionnel. C’est évidemment le premier soutien de Marianne Faucou.
« Il a expliqué qu’il lui faisait entièrement confiance dans son secteur. Vu que conduire la nuit ne l’effraie pas, alors je l’encourage. S’il arrive qu’elle ait des ennuis, elle me fait appel, peu importe l’heure. Je viens la secourir et elle reprend son travail. Cela ne me pose aucun problème dans notre mariage ».
Évidemment, quelques hommes sont effrayés à l’idée d’être conduits par une femme. Mais ce sont beaucoup plus les personnes âgées. En ce qui concerne les autres, Marianne conduit parfaitement.
