Aujourd’hui, trois mois après la signature du décret d’amnistie, le président ivoirien Alassane Ouattara reçoit d’énormes pressions. Rappelons que ce décret avait profité à 800 détenus dont Simone Gbagbo.
Mais pourquoi cette pression ? En réalité, des organisations de défense des droits humains s’opposent fermement à cette décision du président de la République. Il s’agit de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), le Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH) et la Ligue internationale des droits de l’homme (LIDH).
Le média « Jeune Afrique » qui a rapporté cette information, informe que ces ONG parlent d’un « acte illégal » qui « viole la constitution ». Pour elles, il s’agit d’un « signal d’impunité », après la crise de 2011 qui a fait plus de 3 000 morts.
Ces ONG expliquent : « L’amnistie concernait les personnes poursuivies ou condamnées pour des infractions en lien avec la crise postélectorale de 2010 ou des infractions contre la sûreté de l’État commises après le 21 mai 2011, à l’exclusion des personnes en procès devant une juridiction pénale internationale, ainsi que de militaires et de membres de groupes armés ». Puis, elles s’indignent contre la libération de l’ancienne l’ex-première Dame Simone Gbagbo. Elles dénoncent aussi les relaxes des ex-ministres Lida Kouassi et Assoa Adou, ou encore Souleymane Kamaraté Koné (dit Soul to Soul), le collaborateur de Guillaume Soro.
Les ONG déplorent : « La crise de 2010-2011, qui a fait plus de 3 000 morts, a montré combien les deux mesures d’amnistie prises en 2003 et 2007 ont été inefficaces. Aujourd’hui, on donne un signal d’impunité très inquiétant à deux ans de l’élection présidentielle de 2020 ». Elles exigent une réponse du président Ouattara d’ici le 5 février, au risque « d’attaquer l’amnistie devant la Cour suprême ».