Le peuple du Zimbabwe s’est dirigés vers les urnes hier 30 juillet pour choisir leur nouveau dirigeant. Deux principaux candidats et deux partis historiques se livrent une luttent farouche pour occuper le poste suprême de ce pays ravagé pendant plus de 30 ans par son ancien président Robert Mugabe et son épouse Grace. Finalement, L’armée et le Zanu-PF, parti du dictateur Mugabe, ont chassé Robert et Grace du pouvoir. Mais pour le moment, les fantômes de ces derniers semblent planer sur cette élection et sur la Zanu-PF, que Robert Mugabe s’était approprié après sa prise de pouvoir en 1989. Robert Mugabe avait géré le pays en se livrant à des tortures, à l’expulsion des fermiers blancs et à des crimes politiques de tout genre.
Et comme si cela ne suffisait pas, sa femme Grace se livrait aussi à une vraie tyrannie sur son entourage. Elle détournait les ressources au sommet de l’État et avait une emprise pernicieuse sur une aile du Zanu-PF. Grace était celle qui dirigeait tout durant les dernières années de Robert Mugabe au pouvoir. Presqu’à l’unanimité, les observateurs ont pensé que Grace était la commanditaire du récent attentat à l’explosif, à Bulawayo et qui de toute évidence visait Emmerson Mnangagwa, l’ex-vice président qui a voulu et réussi à être calife à la place du calife.
Les Zibabwéens ont encore le souvenir des mauvais agissements des deux camps !
Fantômes pour fantômes ! Les électeurs se souviennent encore comme si c’était hier, des massacres perpétrés par Emmerson Mnangagwa dans le Matabeleland. En 1985, Mnangagwa se chargeait d’exécuter les basses besognes de Mugabe (shona). Pour faire passer le message au rival ethnique du président Mugabe, Joshua Nkomo (ndébélé), avait choisi de massacrer environ 25.000 Ndébélés, dans un épisode sanglant baptisé Gukurahundi.
Quant au MDC (Movement for Democratic Change), le parti historique d’opposition à Mugabe, ce sera le fantôme de Morgan Tsvangira, l’ex-président du parti qui jouera contre le parti dans son éternelle lutte pour le pouvoir. Nelson Chamisa a remplacé Tsvangirai qui n’est plus de ce monde. Pour ce dernier, il faut absolument expulser les investisseurs chinois qui selon lui de siphonnent les richesses du pays. Pendant ce temps, Mnangagwa voit les Chinois comme les sauveurs.
L’opposition a peur de la fraude !
Pour l’heure, il y a un calme apparent qui règne dans ce pays qui avait l’habitude de vivre des élections violentes. D’après les derniers sondages, l’écart entre les deux principaux candidats n’est plus que de 3 petits points, avec un Mnangagwa qui est devenu l’ami de tout le monde, en tête. Il fait même les yeux doux aux fermiers blancs qui restent dans le pays en leur assurant qu’il n’y aurait plus d’expropriation.
Le principal souci du MDC est de toute évidence le vote anticipé de l’armée qui se déroule sous la « supervision » des hauts cadres de l’armée. Les 40 observateurs étrangers mandatés par plusieurs organismes internationaux n’ont en réalité pu contrôler quoi que ce soit. L’opposition a aussi peur qu’il y ait fraude, en raison du détournement prévisible du vote biométrique par le Zanu-PF. Selon l’opposition, depuis plusieurs années, le parti a stocké les identités des morts pour les « restituer » à ses partisans. Ainsi, ces derniers, possédant plusieurs identités, pourront voter un peu partout, en fonction des « urgences ».
Source : Bvoltaire.fr