Le sénateur Dino Melaye dans une longue interview avec Premium Times a raconté sa propre version de ce qui s’est passé le long de l’autoroute Abuja-Lokoja et qui a conduit à sa disparition pendant près de 24 heures.
Le sénateur a confirmé qu’il n’avait pas été enlevé, mais qu’il n’a pas non plus inventé cette histoire. Il a dit qu’il se rendait d’Abuja à Lokoja pour une comparution devant le tribunal jeudi matin et peu après avoir passé Gwagwalada, à environ 50 kilomètres au sud-ouest d’Abuja, un convoi de trois véhicules a heurté son véhicule, l’interceptant sur l’autoroute et le forçant à s’arrêter.
Selon lui, les assaillants ont ouvert le feu pour le forcer à ouvrir la porte du véhicule, avant de se rendre compte qu’il s’agissait d’un véhicule bien blindé. Pour ne pas perdre trop de temps sur les lieux, les assaillants ont imaginé une autre alternative.
« Ils ont commencé à crier qu’ils allaient me brûler, ils ont dit : « Brûlez-le, brûlez-le » et ils ont traversé la rue pour chercher des pneus pour mettre le feu au véhicule », a déclaré M. Melaye. Quand les assaillants se sont dispersés pour chercher de nouveaux pneus, Melaye craignant pour sa vie et a d’instinct choisi de sauter dans la brousse, plutôt que de rester dans la voiture.
« J’ai sauté dans la brousse et j’ai commencé à courir. Ils m’ont poursuivi et j’ai pu les semer avant de grimper dans un arbre. J’étais tout en haut de l’arbre quand je les ai vus passer, me cherchant frénétiquement. Vu qu’ils ne me trouvaient pas, ils ont rebroussé chemin », a-t-il dit.
Le sénateur a dit que c’était sur l’arbre qu’il s’était perché jusqu’à ce que ses assaillants soient partis. Alors qu’il était sur l’arbre, il vit trois d’entre eux passer, mais resta silencieux pour éviter d’être repéré. Il a ensuite passé 11 heures dans l’arbre pour s’assurer qu’il ne courrait plus de risques avant de se frayer un chemin pour sortir de la brousse.
Il a également dit qu’il ne pourrait identifier aucun d’eux, si la police lui proposait des suspects à identifier, principalement parce qu’il était plus soucieux de sauver sa peau que de retenir les visages de ses agresseurs. Selon le sénateur, ses agresseurs travaillent sous les ordres de la police. Il a dit qu’après sa comparution pour tentative de suicide, mercredi, devant la Cour fédérale de la capitale d’Apo, il avait vu des hommes qui le suivaient.
Il a dit qu’ils étaient à bord de deux pickups Toyota Hilux et une minie fourgonnette Toyota Sienna. « Les hommes qui m’ont attaqué le jeudi matin étaient à bord de ces mêmes véhicules », a-t-il dit. Il se rendait à Lokoja dans un véhicule qui qu’on ne lui connaissait pas, pour ne pas se faire remarquer durant son déplacement.
Il a dit : « J’étais dans un véhicule tout nouveau, et j’ai demandé à mon frère de me suivre dans un SUV pour me couvrir. Mais j’ai été choqué de voir les assaillants s’arrêter en plein milieu de la route, pour nous séparer, mon frère et moi, avant de m’attaquer ».
Il a ajouté : « Pour commencer, le gouvernement fédéral et la police en particulier ont monté cinq dossiers contre moi devant les tribunaux. Je n’ai jamais refusé de comparaître devant les tribunaux dans ces cinq affaires ».
Il a dit que la rumeur selon laquelle il essayait d’éviter la comparution devant le tribunal devait sonner faux aux esprits lucides, surtout parce qu’il était au tribunal la veille. En outre, la comparution devant le tribunal de Lokoja était plus une question de symbolisme que de substance. C’était parce que son avocat, Mike Ozekhome, l’avait informé que l’affaire ne serait pas examinée jeudi, étant que la partie adverse avait déjà écrit pour notifier son absence et demander un ajournement.
Melaye a déclaré : « Le procureur Alex Izinyon a écrit à mon avocat pour l’informer qu’il ne se présenterait pas devant le tribunal jeudi et qu’il avait demandé un ajournement du procès. Alors, pourquoi ne pas vouloir aller au tribunal quand je sais que rien ne m’arrivera » ? J’ai assisté à toutes les audiences précédentes. On m’a dit que le procureur voulait un ajournement. J’ai été libéré sous caution et je continue de profiter de cette liberté. Alors pourquoi je ne voudrais pas aller au tribunal ce jour-là ? Ces rumeurs ne sont pas du tout fondées. Il n’y a aucune logique dans ces accusations » !
